mardi 25 octobre 2011

Sondagite aigüe


Je ne lis jamais les sondages. Surtout pas les orientés politique. Sauf ceux qui parlent de la vie de mes voisins, installation dans le pays oblige.

Et merveille, le Soir du jour présente un étude qui scanne la vie numérique du Belge.

Entre constatation amusée indiquant que 84% des moins de 30 ans interrogés sont actifs sur Facebook (cela signifie-t-il que les 16% restant n'ont pas de compte ou ne sont pas actifs ?) ou que chaque foyer possède deux téléphones portables, deux réponses m'ont arrêté. Je cite.

"Le premier truc qu'on fait lorsqu'on se lève le matin c'est... se brosser les dents (48% des personnes interrogées). Mais juste après, on consulte nos messages sur le téléphone (42%)."

Pardon ????? Moi qui croyais qu'on se brossait les dents après le petit-déjeuner...

Seconde surprise, "le Belge préfère quand même une semaine sans GSM qu'une semaine sans sexe (52%). Je me demande encore ce qui est le plus étrange. La question ou le résultat ?


A demain et que les pigeons bruxellois vous survolent en paix.

lundi 24 octobre 2011

Prime de séparation


C'est le coup marketing de l'année. Depuis début septembre, Immovlan.be, un site immobilier d'origine flamande, a lancé quatre concours.

“Mieux vaut un bon voisin qu’un ami éloigné”, tel est le slogan pour parler de la ristourne communautaire. Si vous déménagez vers la Flandre, vous pourrez bénéficier de leçons de néerlandais gratuites. Si vous faites le déplacement inverse, les leçons de français seront gratuites.

Immovlan.be propose trois autres promotions : grâce à la prime du bébé surprise, vous pourrez recevoir 1.000 langes si vous emménagez dans une habitation plus grande en raison d’une grossesse imprévue ; avec la promotion du navetteur, vous pourrez recevoir un citybike à condition d’aller habiter à proximité de votre lieu de travail.

Pour participer à ces concours, qui s'achèvent le 31 décembre, il faut choisir sur le site de l'agence immobilière un appartement qui correspond aux critères exigés.

Quant au dernier concours, la fameuse prime de séparation, ma préférée, vous pourrez gagner un lit deux personnes si vous devez déménager après une rupture. Plutôt gonflé comme proposition, je trouve.

"Si vous trouvez une habitation via Imovlan.be, vous avez la chance de gagner un nouveau lit. Pour deux personnes, car l'important, c'est d'aller de l'avant", dit le site.

C'est drôle mais j'y entends également comme une petite musique qui parle de la Belgique et des relations entre flamands et francophones.


A demain et que Tintin tintinnabulle à vos oreilles d'enfant.


vendredi 21 octobre 2011

Fable d'Halloween

La pomme qui voulait se faire aussi grosse qu'une citrouille.


(Sculpture du grand, ce soir, à dîner... Sans doute les souvenirs qui refont surface).

jeudi 20 octobre 2011

D'une bière deux sous


A tout seigneur, tout honneur. Pour mon premier billet consacré à la bière, je parlerai d'une trappiste.

Elles ne sont que sept bières à pouvoir afficher le logo hexagonal signifiant leur authenticité, attestant qu'elles sont produites dans des abbayes trappistes et relèvent de l'ordre cistercien de la stricte observance.

Et l'une d'elles, la Westleteren 12, sera bientôt disponible pour nous, pauvres mortels, en grande surface. Point n'est besoin d'aller quérir celle qui fut désignée "meilleure bière du monde" en 2005 à Saint-Sixte, dans son abbaye d'origine comme c'était le cas depuis la nuit des temps.

Bientôt, elle trônera dans les rayons des supermarchés Colruyt . Attention, pour un jour et un seul : le 3 novembre. La raison en est humble et profonde ; les moines comptent sur cette vente de quelques centaines de milliers d'hectolitres supplémentaires pour financer les travaux du cloître de leur abbaye. C'est ce qui s'appelle faire d'une bière deux sous.

Tous à vos chariots, donc, pour soutenir cette pieuse action qui ne manque pas de me rappeler le célèbre adage : bière qui coule amasse de la mousse. En l'occurence, du blé.

Et pour paraphraser le Christ, nous pourrions déclamer ; "Et moi, je te dis que tu es bière et sur cette bière, je bâtirai mon Eglise".

A demain et que le chapeau d'Amélie Nothomb vous protège de la pluie automnale.

mercredi 19 octobre 2011

Le doigt sur la culture


Je ne m'y connais pas du tout en droit de la propriété intellectuelle (le bon plan actuel si vous voulez devenir avocat avec le droit européen de la concurrence) mais les histoires de plagiat m'ont toujours fasciné.

Prenez le PPDA. Sur deux de ses derniers ouvrages, il s'est un peu planté la plume dans l'oeil. Condamné pour avoir transformé en bouquin les lettres d'une chère amie. Et pris le doigt dans la photocopieuse sur la biographie d'Hemingway. A moins que ce ne soit son nègre qui ait fait preuve de paresse intellectuelle en ne citant pas les bonnes feuilles d'origine.

En même temps, s'est défendu le romantique journaliste, la vie de sieur Ernest étant une et entière, on ne va pas inventer... "Banane, aurait-on envie de rétorquer à ce grand enfant pris les doigts dans le pot de confiture. Bien sûr, toutes les histoires sont - plus ou moins- les mêmes mais c'est le style qui compte. Et l'angle adopté".

Qu'à cela ne tienne, les -mauvaises- recettes pour s'expliquer se cachent derrière les mêmes vieilles armures usées. On parle d'emprunt, de pot-pourri, d'intertextualité (dans la récente et ridicule plaidoirie de Macé-Scaron) ou autres défausses à deux balles comme dire qu'on n'est pas le premier à user du procédé...

En musique, l'affaire me paraît un tantinet plus compliquée. L'emprunt a de belles années devant lui depuis que le sample est entré dans les moeurs. Utiliser quelques arpèges, picorer une ou deux lignes d'un morceau pour créer une nouvelle oeuvre, est-ce du vol ?

Non, ont répondu les avocats de Beyoncé, accusée d'avoir plagié une partie de la pièce de Anne Teresa de Keersmaeker, "Rosas danse Rosas" dans sa chanson "Countdown". (Pour comparer les deux, c'est ...Pour voir la magnifique oeuvre originale, ici).

La chanteuse rend hommage à la danseuse comme à d'autres artistes dans le clip, répond en substance l'avocat... Elle s'inspire. La suite se déroulera devant les tribunaux puisque la compagnie de danse belge a décidé d'attaquer.

Tout comme pourrait le faire une autre compagnie belge, Charleroi-Danse, à l'encontre de Chanel dont la dernière publicité "s'inspire" de son spectacle "Kiss & Cry". Le spot met en scène des doigts qui dansent... comme dans le spectacle mis en scène par Jaco Van Dormael ("Toto le héros", c'est lui) et Michèle Anne de Mey. Des "coïncidences troublantes", considère l'avocat de la troupe dont le but n'est pas de gagner de l'argent mais de "protéger le spectacle".

"Si, dans un an, nous arrivons au Japon et que la pub Chanel y a été diffusée avec la puissance de diffusion qu'on connaît, les gens vont penser que c'est nous qui la copions. Alors que notre création est bien antérieure à cette pub".

Dansez et circulez, il n'y a rien à voir, semblent dire les grosses productions. Mais dans ces dossiers, les plus modestes ne sont pas prêts à obéir le doigt sur la culture.


A demain et que la bière trappiste vous apporte force et sagesse.

mardi 18 octobre 2011

Argent trop cher


Après plus d'un an, des mois et des poussières sans gouvernement, la Belgique tient son sauveur : Elio di Rupo, le négociateur qui a réussi à mettre les partis flamands et wallons autour d'une table et à les faire signer un texte qui maintient ensemble les murs de la maison belge.

(Pour les intéressés, une explication vidéo très accessible de l'histoire du Royaume.)

Elio di Rupo, donc, le patron du parti socialiste wallon, sera le prochain premier ministre du pays. Reste maintenant à élaborer le budget fédéral pour l'année 2012. Ce qui est loin d'être une mince affaire car il faut trouver 7 milliards d'euros.

Je vous passe les propositions de chaque camp, entre taxation des plus riches, taxe sur les transactions financières (dite Tobin) ou encore la privatisation de l'opérateur téléphonique Belgacom... La DH, un journal populaire francophone, y ajoute deux propositions originales.

Tout d'abord, légaliser le cannabis. Le débat, qui a fait long feu en France, pourrait peut-être faire son chemin en Belgique, si près des Pays-Bas. Le journal calcule que l'Etat fédéral gagnerait plus de 160 millions d'euros par an en créant des boutiques de cannabis.

Autre idée, taxer la famille royale. L'institution, appréciée par les Belges, ne paie pas le mondre impôt, indique la DH. Il serait possible d'économiser près de 5 millions d'euros annuels alors que le coût total de la monarchie dépasse, selon le journal, les 30 millions d'euros.

Jamais en retard d'une interaction avec ses lecteurs, le quotidien leur demande de lui faire part de leurs suggestions pour aider les négociateurs. Réponse en fin de semaine.


Bonne journée et que l'atomium vous comble de ses rondeurs.

vendredi 14 octobre 2011

Tableau des arrivées


Ben oui, un mois. Ne me dîtes pas que mon absence des blogs fut un tantinet longue, je ne l'ai pas vu passer, cet étrange septembre.

Déjà, il faisait un temps magnifique, beau à faire péter le barbecue sur la terrasse (ce sera pour le printemps prochain).

Il fallut ensuite "s'installer" comme on dit, les relations avec l'administration belge n'étant pas une partie de plaisir.

Et enfin nourrir le chat errant qui, soir venu, glisse, petit sphynx aux yeux émeraude, sur le muret face à la baie vitrée. (C'est un bonheur que de l'observer lapper son lait d'aise (et non pas lait fraise).)


Jeu de mot pourri à part (de toutes façons, je compte bien enfouir ce premier billet sous une enveloppe au moins aussi épaisse que les 500 + billets qui étalonnèrent notre séjour américain), je tiens à vous certifier une chose, une belle et grande banalité (qui pour moi n'en n'est pas une, ô que non) : l'expatriation dans un pays pratiquant votre langue n'est pas chose aisée. Loin de là.

Peut-être est-ce dû à une ignorance bien compréhensible de ma part (eh ben oui, c'est la première fois que je découvre une seconde expatriation, dans la foulée, qui plus est, de la première) mais si je tenais le "M:&<=:lù:M" qui allait l'été, répétant à famille et amis éplorés qu'il ne s'agissait que d'un atterrissage en douceur en Europe avant de poser son balluchon à Paris", je lui lancerais une pleine bouteille de Jupiler en plein maxillaire.

Comprenez-moi bien, ce n'est pas que tout est mal en Belgique. Non, tout est différent. Tout est si différent de ce que nous avions connu à Washington DC, Etats-Unis.


A lundi et que le Manneken Pis vous soit doux au teint.