lundi 12 décembre 2011

Bagel, qu'est-ce qu'il a bagel ?




Vu à Bruxelles, sur une avenue à tramway.


(Il ne me reste plus qu'à m'incliner bien bas.)


Que les dieux de l'almanach Vermot soient vos amis éternels.

dimanche 11 décembre 2011

Mémoires de Marguerite


Bruxelles est ville d'écrivains.
De Hugo et Baudelaire qui passèrent, de Descartes et Pessoa qui y pensèrent, d'autres encore... Et de Marguerite Yourcenar qui y naquit.

D'elle, que reste-t-il ?

Une place, en son nom, à l'entrée des jardins d'Egmont.



Une drôle de construction en fer, non loin de chez nous, sur l'avenue Louise, qui ressemble aux cubes dans lesquels on grimpait enfant. Il y a des bancs, des panneaux, tagués, des photos colorisées.




Elle est placée juste en face du 193, avenue Louise, la maison natale de l'écrivain. Est-ce ainsi que les écrivains survivent ?

« Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres. » (Mémoires d'Hadrien).
Gras
Et une simple plaque, à l'endroit où elle est enterrée, face à une rivière, dans le Maine, à côté de sa compagne de longue date.


Que les livres vous soient de sages et fidèles compagnons en toutes occasions.

vendredi 9 décembre 2011

Dans le cochon, tout est (jam)bon


C'est le sourire de ce vendredi matin.
En lisant Le Soir, je découvre l'existence d'un homme, un politique, un Flamand, qui plus est un indépendantiste.

Et cet homme, qui dirige le groupe N-VA à la chambre, a vertement critiqué la déclaration gouvernementale du Premier Ministre Elio di Rupo.

Je vous présente...

Jan Jambon.


Oui, l'homonyme de notre ami (enfin, pour ceux qui regardent la série "Mad men")... John Hamm (de son vrai nom d'acteur).


(Il était mission quasi impossible de ne pas mettre une photo réunissant ce couple glamour à souhait, avec dans le rôle de la femme névrosée scintillante, January Jones).

(Et puis, au sein de cette pose extatique, le pyjama est d'un bon goût hantant, n'est-il point ?)


Que les rayures blanches et bleues bisautent votre week-end en beauté.

jeudi 8 décembre 2011

Hors d'état de luire


Dimanche après-midi,
il faisait bon frais et nous sommes partis nous aérer en empruntant le chemin de Crabbegat, à Uccle, au sud-ouest de Bruxelles.

On croise une maison (demeure, manoir ?) datant de 1590.



Des chemins comme celui-ci, pavés, encaissés, montants, il y en a des dizaines à Bruxelles. Au début du siècle, ils reliaient les communes et naviguaient entre les prés. Désormais on entre dans un bosquet forestier, on croise quelques lampadaires hors d'état de luire et deux courts de tennis couverts d'une bulle en plastique qui fut blanche et désormais hésite entre gris clair et gris foncé.


Et toujours le plaisir de la perspective, de la surprise quand on débouche au coin du bois, de l'automne (j'aime cet écrivain amoureux convaincant de l'automne, Eric Reinhardt, "Cendrillon", en particulier), le goût exquis de l'humus dans les narines.



Que les feuilles craquent sous vos pas comme de prudents messagers du temps qui presse.

mardi 6 décembre 2011

Belgian dream


Il est né le divin gouvernement,
Jouez hautbois, résonnez musettes,
Il est né l'attendu gouvernement,
Chantons tous son avènement.

Depuis plus de 540 jours,
Nous le promettaient les prophètes
Depuis plus d'un an et des poussières,
Nous attendions cet heureux temps.


Ouf, le gouvernement Elio di Rupo 1er vient d'être intronisé et compte 19 membres, fruit de savantes et très concertées discussions entre les six partis qui seront au pouvoir. Pour l'explication claire, un excellent article d'un politologue belge.

Au-delà de l'interminable feuilleton, ce qui m'a passionné est le parcours du Premier Ministre, dont vous pouvez voir le portrait réalisé en post-it sur la vitrine du PS wallon au centre de Bruxelles.

Issu d'une famille d'immigrés italiens, Elio di Rupo (60 ans) a été élevé dans la misère par une mère qui devint très tôt veuve et envoya trois de ses sept enfants en orphelinat. Ses frères et soeurs se cotisèrent pour lui permettre de faire des études.

La saga di Rupo est une longue -et pas vraiment paisible- ascension au sein du parti socialiste wallon, empreint de gentillesses (on le surnomma "petit macaroni") et de récurrentes jalousies. Son homosexualité assumée, son noeud papillon (porté pour se différencier des caciques du PS), sa propension à se teindre les cheveux et sa main-mise sur le PS wallon n'ont pas fini de faire parler amis et ennemis.

Il était incontournable parmi les francophones, il devient Premier Ministre belge en temps de crise de l'euro. A la tête du "gouvernement papillon", il n'a aucun état de grâce. Ce qui, pour un divin gouvernement au berceau, n'est pas banal.


Que les ors des palais royaux belges vous transmettent l'adorable lumière du jour naissant.

lundi 5 décembre 2011

Sortis de la cuisse de Jupiler


Grande soirée samedi soir, c'est moi qui vous le dis.


Tout d'abord, petit tour sur les chaînes télé. Rien d'intéressant (Téléthon, Miss France)... On tombe sur TV5 et là, c'est la joie.


Tout d'abord, des retrouvailles avec le retour d'un des plus fins animateurs télés que la terre francophone ait connu (hormis Bernard Rapp et Frédéric Taddéi) ; le beau, classe et placide Alex Taylor.

Le néo-barbu anglais présente "Cousinades", une émission qui raconte le sexe à travers le monde. Au programme de cette soirée, une visite classique mais fraîche des lieux parisiens par un reporter québecquois (Pigalle le jour, Pigalle la nuit...).

Le tout se déguste en un battement d'oeil, et paf, voilà l'émission suivante qui nous attrape. Et ce n'est pas peu dire que l'on touche le pompon.


"Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)" est une émission des créateurs de la version belge (donc l'original) de Streap-tease. Rien que le générique vous met l'eau à la bouche.

Le documentaire du jour (un 52 minutes) nous fait suivre les tribulations d'un godemichet (on dit sex toy pour faire plus... ou moins...) de sa création à sa vente en réunions à la maison. A la tête de l'entreprise familiale, une quinquagénaire de Gand, plutôt dadame que femme d'affaires. C'est bien filmé, à hauteur d'humain, pas putassier.

Le temps de suivre la joie de la créatrice d'Iris (le doux nom de la douce chose qui pourrait rapporter 6 millions d'euros à la dame... par ailleurs, prénom de sa fille !!) et nous voici arrivés à minuit.

Point fatigués par ces mise-en-bouche, nous décidons de regarder "La merditude des choses". Impressionnant film de Félix Van Groeningen, un jeune cinéaste flamand qui parle de quatre frères en marge, une famille oppressante et aimante où le gamin s'en sort grâce à la littérature. La mousse coule à foison (Jupiler et autres bières), les coups pleuvent, les baisers sont maladroits, les piliers de bar se soutiennent, dotés de cette poétique éthylique entre lune et caniveau.

Que le houblon descende en frêles nuées jusqu'à vos bouches bée.

vendredi 2 décembre 2011

Pas d'avent en Belgique


Depuis le début de la semaine, ma vie -hormis un épisode "frites" des plus salvateurs- n'a été vécue que pour une quête : la recherche de calendriers de l'avent.

Depuis que les enfants ont découvert cet emballage de carton contenant 24 petits chocolats à déguster et à suçoter lentement chaque jour que dieu fait au mois de décembre, la vie n'est qu'une attente perpétuelle du retour dans l'appartement.

Les notes chutent, leur comportement est déplorable, nous avons prévenu les professeurs : seul compte ce moment à nul autre pareil où ils peuvent ouvrir la fenêtre renfermant le précieux trésor, le montrer à la fratrie, l'exhiber devant les parents avant que de l'enfourner.

Bref, il n'est pas excessif de dire que l'année n'est que l'attente du 1er décembre et l'apparition du calendrier dans nos pénates.

Vous imaginez donc la pression s'abattant sur les épaules du père dont les ongles racourcissent au fur et à mesure des jours précédant le 1/12. Aux Etats-Unis, l'affaire était réglée en deux coups de cuiller à pot et les calendriers prestement offerts au trio impatient.

Cette année, comme nous débarquions en terre inconnue, je me décidai à anticiper le moment fatidique. Ces quatre jours, j'écumai les magasins, d'abord étonné puis perplexe et pour finir carrément angoissé, de ne pas découvrir les calendriers dans les rayons.

Je commençai par les supermarchés... Rien. J'interrogeai les caissières. Regard lourd d'incompréhension... Je me précipitai vers les hypermarchés. Pas plus d'avent qu'avant. Et les chocolateries, terre d'élection du cacao ? Nada. Dans les épiceries fines in fine ? Des prunes mais pas de calendrier.

Finalement, je me rendis, vaincu, hier soir, en gare du Midi (Bruxelles) pour rejoindre d'urgence Paris (gare du Nord). Le voyage en train ne fut qu'une longue toux angoissée. La nuit fut terrible, insaisissable, tourmentée, ponctuée de six whisky-Coca et du soutien d'un ami qui contracta une tendinite tant il me tendit de mouchoirs.

Face à mon chagrin, il me soulagea, me coucha, me reconforta du mieux qu'il put quand j'hurlais ma peine (quatre péridurales n'auraient pu être aussi douloureuses).

Au petit matin, blême, il me déposa devant un City Marché. A 9h, j'entrai, marchant à grand peine, tombai, me relevai et aperçus un bac rempli de calendriers. Je m'écroulai sous l'émotion, face à terre, bras en croix.

Sanglotant sans plus de larmes, suffoquant au milieu des mémés à chien-chien dont les talons plats écrasaient sans ménagement mes phalanges, je rampai. Je me rappelle avoir touché trois calendriers, différents. Noir. Je me réveillais, pateux, très faible, dans notre appartement, au milieu des enfants dépités qui ne pouvaient se décider à se répartir les calendriers.

Finalement, le hasard décida et chacun s'en alla ouvrir les deux premières fenêtres et goûter à ces morceaux de paradis.

Que le chocolat du jour fonde sous votre langue comme un délice des dieux.

jeudi 1 décembre 2011

Poésie en verres

Durant notre week-end Maastricht-Liège, nous avons visité le musée du Grand Curtius dans la ville de Simenon.



Il présente, entre autres, une fort originale collection d'armes (le petit garçon était ravi), d'oeuvres d'art religieux et un extraordinaire assemblage de verres et vases.

Cette dernière collection avait été regroupée par le collectionneur Alfred Baar, président du tribunal de commerce de la ville de Liège à la fin du 19ème siècle. Forte de 2400 pièces, elle a été léguée par sa veuve et son fils au musée qui en a fait, après la seconde guerre mondiale, un département à part entière qui compte aujourd'hui plus de 10 000 pièces.

Et ces verres sont vraiment, à tomber par terre. Mes préférés sont les Vénitiens, datant du 17ème et 18ème siècle. Je viens d'apprendre que la tradition du verre à Venise remonte au 12ème siècle et qu'à un moment donné, les verriers de Murano, qui avaient été nommés chevaliers pour leur aide à l'expension économique de la ville, avaient l'interdiction de s'exporter tant cet art était précieux à la République.

Sans nous en rendre compte, nous sommes restés une demi-heure à nous extasier devant ces verres, à discourir à n'en plus pouvoir avec les enfants de ces serpents entrelacés, des couleurs extrasensorielles obtenues, des courbes et de la finesse de ces objets élevés au rang de chefs-d'oeuvre.



Madame rêve, elle, de la pesanteur des vases de Daum et d'Art Nouveau.




Que la féérie de ces quelques grammes d'artisanat recouvrent votre journée d'une nappe magique.