vendredi 1 août 2014

Plage ou pas plage ?

Hier soir, je me demandais quel allait être mon parcours de course du jour. Tourner comme un gnou en cage dans un camping, certes gigantesque, à 7h30 du matin ? Un peu fou-fou, non ? Je confirme.

Ou bien partir sans repères à gauche ou à droite en sortant du camping, sur la grande nationale gavée, en pleine journée, de voitures.

Décision fut prise dès le lever, ce matin. Je franchirais le portail du campismo (version locale) où nous logeons, à Albufeira (sur la carte du Portugal, c'est au sud-ouest) et je tournerai à gauche, direction le centre-ville… Et, peut-être, la mer.


Le centre, un coin où nous ne sommes jamais allés durant ces trois jours passés à Albufeira. En fait, nous avons évité jusqu'ici le coeur de cette ville annoncée comme dévolue aux teuffeurs, noceurs et festoyeurs en tous genres. Comparable, disent les guides touristiques, à Mykonos, Ibiza ou Benidorm… 

Autant dire, une moderne Gomorhe dont nous avons eu quelques détails en entendant les joyeux chants entonnés en pleine nuit au retour d'une copieuse soirée houblonnée (ou cocktailisée). 

Ne me résolvant pas à faire des ronds sur le gravier du camping, je serais donc défricheur d'espaces. Et partant à l'inconnu, je me mis à suivre les nombreux ronds-points pour déboucher sur un semblant de village. Une petite descente, un escalier qui semble choir vers la mer, oui, je regarde sur ma gauche et la voilà, cette plage espérée. A peine deux kilomètres de parcourus et l'iode frémissante m'est offerte.


La suite est à peine racontable. Courir le long de la mer, même si je ne suis pas pieds nus est un condensé de sensations en tous genres qui mêle les odeurs aux sons de la marée, l'attention permanente à la vague qui monte (va-t-elle m'atteindre ? Oups… je fais un pas de côté). C'est jouissif, lourd aussi, comme mon corps dont je sens le poids s'enfoncer dans le sable à chaque foulée. Le souffle doit s'adapter à ce nouvel élément que je n'ai plus fréquenté depuis fort longtemps.

Et là, une apparition. Un homme d'une soixantaine d'années, qui vient à ma rencontre. Il court, torse nu,  mince, un short, pieds nus, cheveux blancs et barbe du même métal. Magnifique, il passe sans un seul regard.

Moi qui suis toujours attentif (bien que je m'en défende) à la mise des uns et des autres, ne serait-ce que par un léger coup d'oeil, je me retourne et le vois s'éloigner. C'était une chouette course, ce matin.


Photo : pointe de Sagrès, le point le plus au sud-ouest de l'Europe.

1 commentaire:

  1. Nous avons choisi (quasiment) le même endroit de villégiature ! Mais, nous, nous y sommes descendus à Pâques... Superbe Portugal !

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