lundi 6 octobre 2014

Marathon de Bruxelles : fait et bien fait

Dimanche 5 octobre, marathon de Bruxelles couru en 4h08.

Satisfaction totale d'un moment exceptionnel qui fut un mille-feuilles d'amitié, de plaisir de courir, de difficultés physiques et de bon serrage de dents mental mais jamais, jamais de doute sur le fait que je finirais.

Elle est là, sans doute, la première leçon à tirer de ce deuxième marathon.

Un compte-rendu plus détaillé au prochain épisode, en attendant que les les jambes finissent de déguster.

dimanche 28 septembre 2014

Dernière semaine avant le marathon

Bon, bah voilà, quoi, on y est… La dernière semaine.

Hier, j'ai couru 1h20, très tranquille, dans le bois de la Cambre proche de chez moi et où l'on passera dimanche prochain, sur les coups de 9h45, en compagnie de 2500 coureurs.

Je regardais l'asphalte avec un petit frisson d'émotion, genre "c'est là que je vais passer la semaine prochaine", comme si c'était unique et brillant.

Alors que… Ce sera unique et brillant.

Etonnant, surprenant, ébouriffant... Bref, un deuxième marathon, j'ai envie de filer la métaphore en disant que c'est comme le deuxième saut en parachute. Tu sais ce que c'est et donc tu es un peu en-dedans… Ou pas.

On verra ce que ça donne, c'est tout ce que j'ai envie de dire. L'entraînement s'est bien passé, globalement, j'ai couru dans une dizaine d'endroits nouveaux cet été en Espagne et au Portugal (et ça, ça donne la pêche) et je n'ai pas fait le foufou en faisant un 10km à vive allure une semaine avant le grand rendez-vous.

Autant dire que j'ai été prudent. Alors, que faire dimanche prochain ? Continuer la prudence en essayant de terminer dans de bonnes conditions (physiquement) et tabler sur un peu moins de 4h30 ? Ou bien, prendre un peu plus de risque et me lancer sur un chrono de 4h15 avec risque de surchauffe et d'explosion avant la ligne d'arrivée ?

Je ne sais pas encore… J'ai encore quelques jours pour réfléchir. Et me projeter sur cette fameuse ligne d'arrivée.

mardi 23 septembre 2014

Marathon et sinusite

Je cherchais les moyens (tout à fait légaux) d'être en forme le jour du marathon, qui approche, qui approche à grands pas. Plus que deux semaines.

J'écris à des amis dans l'entourage et un ami, de moi cher, me répond qu'il prend deux Ibuprofen avant la course et deux pendant le marathon.

L'idée, me dit-il, est d'éviter trop de douleurs aux jambes et à son genou récalcitrant et de finir en bonne condition.

Après quelques requêtes sur Internet, je découvre que l'affaire n'est pas idéale pour la santé.

Les docteurs disent, qu'en gros, pour une course, ça peut passer mais que l'objectif des anti-douleurs n'est pas de masquer la douleur car elle pourrait s'aggraver durant le course et le corps s'en ressentir pendant bien plus longtemps que s'il n'y avait pas eu d'anti-douleur.

Le choix est alors cornélien pour les coureurs :
- abandonner quand on a très mal aux jambes (au-delà du dépassement physique).
- ou bien ingurgiter les médicaments et poursuivre avec cette épée de Damoclès du sur accident au-dessus de soi.

Que faire ? J'ai résolu cette question en décidant de ne rien prendre avant la course et de faire du mieux que je pouvais pendant. L'objectif est, tout de même, de me maintenir en bonne forme ET santé physique et, accessoirement, d'améliorer mes chronos (enfin, pas tout à fait accessoire, cette histoire de temps, tout de même).


On en reparlera dans quinze jours, à une dizaine de kilomètres de la ligne d'arrivée, quand je taperai sur le "mur".

En attendant, je me tape une bonne sinusite qui nécessite une dizaine de jours de traitement.

PS : les entraînements de la dernière semaine se sont bien déroulés… Dimanche, couru 2h30 sous une pluie battante en montée et en descente. Un véritable bonheur !


dimanche 14 septembre 2014

Plus qu'un mois avant le marathon

Quand je dis un mois, hum hum, ce n'est pas tout à fait ça.

En fait, le marathon de Bruxelles est le 5 octobre prochain, ce qui fait qu'il me reste un plus plus de trois semaines d'entraînement.

Et les dernières semaines ont été tout à fait productives.

De retour à Bruxelles, les entraînements se sont succédé les uns aux autres (avec tout de même les deux jours d'écart réglementaire), sans grande fatigue, malgré une plus grosse charge de travail par ailleurs.

Enfin… Je dis "malgré", je devrais dire "grâce à" car je sens une nouvelle énergie me gagner au fur et à mesure des jours. Plus d'articles à écrire, de recherches à faire pour des journaux et des sites d'information français, un beau guide "s'installer à Bruxelles" à préparer et écrire en quatre mois... Pour tout dire, professionnellement, je suis aux anges.

Et ça se ressent sur la route. Les dernières séances longues du dimanche se sont passées à merveille.

Dimanche dernier, j'ai quitté le chemin habituel et je m'en suis fort bien porté. Au bout d'un peu plus de 2H15, j'étais de retour à la maison, fatigué et content.

Et ce matin, je me fais un aller-retour de 2h30 avec une bouteille de eau vitaminée et minéralisée. Tout s'est bien déroulé, j'ai croisé pas mal de coureurs qui devaient, eux aussi, préparer le marathon ou le semi-marathon. Une confraternité qui fait chaud au coeur alors qu'il pleuviotait.

Ah, j'oubliais, le grand plaisir n'est pas que solitaire. Hier, j'ai couru avec les enfants plus le fils d'une amie pendant vingt minutes autour des étangs pas loin de chez nous.
Encore quelques séances d'entraînement pour qu'ils apprivoisent la distance de 5km… très long pour la puce, un peu moins pour le grand et beaucoup plus facile pour le benjamin qui se balade sur les chemins.

mercredi 27 août 2014

Douleurs aux ischio-jambiers

Les vacances sont terminées depuis une semaine.

Sept jours pour se couler dans le rythme de la rentrée en douceur (en fait, pré-rentrée car les enfants reprendront l'école début septembre)… Et sept jours pour reposer un corps sans doute un peu trop sollicité pendant notre périple.

Vendredi 15 août : à Pampelune, bonne séance de fractionné dans un parc récent.

Dimanche 17 août : dans le Cher, belle ballade de deux heures entre villages et forêts.

Lundi, des douleurs derrière la cuisse droite. Les ischio-jambiers, sans doute. Je décide de ne pas courir pendant quelques jours et donc de manquer les deux séances en semaine.


Samedi sur les coups de 17h, je pars avec le trio trottiner le long des étangs. Les enfants préparent le mini-marathon, une course de 4 km qui partira une demi-heure après le marathon.

C'est agréable, tranquille pour les garçons mais pour notre adolescente, l'effort est plus violent. Elle s'arrête, essoufflée, au bout d'un quart-d'heure de course. Pendant le prochain mois, je vais y aller plus progressivement pour qu'elle éprouve du plaisir à courir et de la joie à terminer.

Dimanche, je m'en retourne sur les chemins du bois de la Cambre et les rues d'une Bruxelles endormie. Il est 7h et quelques voitures s'éveillent. Une heure et demie plus tard, je reviens à la maison avec une tension derrière cette cuisse droite et au mollet. Hum hum, il va falloir y aller molli durant ce dernier mois d'entraînement.

Mardi matin, à sept heures, départ pour une petite heure de footing paisible le long des étangs. Je me sens bien malgré la tension toujours présente.

Désormais, l'objectif est de poursuivre mon entraînement selon le plan adopté (trois séances par semaine) en diminuant la vitesse lors du fractionné, qui pourrait aggraver les douleurs de l'ischion-jambier.

dimanche 10 août 2014

Boire et courir (il ne faut pas choisir)

Grand, vaste et délicat sujet que celui des boissons alcoolisées et de la course.

Interdire toute prise d'alcool au motif que l'ont gambade plusieurs fois par semaine ? Certains amis l'ont fait, durant la préparation d'une épreuve au long cours (semi, marathon…) et ont ainsi joué la sobriété pendant les quelques dix ou douze semaines avant la course.

Je ne suis pas de ces tempérants rigoureux, ces moines de la course que je respecte par ailleurs. Sans verser dans la dégustation alcoolisée à tout crin, la méthode alimentaire que je suis depuis quelques 15 mois m'autorise à boire quelques degrés au-dessus de zéro une fois par semaine… Le jour où l'on peut manger ce que bon nous semble.

Et comme ce jour s'avère tomber un samedi la plupart du temps… Et que la sortie longue se trouve être le dimanche, c'est tout bénéfice. Buvez, éliminez comme ils disaient dans la pub pour une eau minérale.

Et comme nous sommes à Porto, le slogan est tout à fait d'actualité. Jugez plutôt de ce samedi. Visite d'une cave en début de matinée avec dégustation de deux verres de Porto (un blanc + un rouge) à 10H30. Puis une Capirinha à l'heure de l'apéritif dans le magnifique café Le Majestic et enfin, deux verres de vinho verde, légèrement pétillant, sur les coups de 20h.

La coupe était pleine, si je puis dire, pour partir à l'assaut des quais de Porto de bon matin. Départ à 7h de notre appartement, puis 1h45 de course le long des quais des maisons de Porto encore endormies, vers les plages de la ville pour finalement me retrouver en face de l'océan, vent de face. Diantre, que ce fut bon, et l'entraînement et la journée de la veille.

N'oublions pas, pour faire bonne mesure :

- Un entraînement de 1h à Lisbonne mardi dernier.
- Un entraînement de 1h en fractionné vendredi à Nazaré, le long de la nationale, entre pots d'échappement et pinède.

lundi 4 août 2014

Le pont de Lisbonne

Hier, c'était jour de sortie longue. Pour ceux qui n'ont pas le plaisir de préparer une course plus ou moins longue, disons qu'une fois dans la semaine (et de préférence le dimanche), il faut se coltiner quelques dizaines de minutes de plus que les autres jours à courir.

Et quand on prépare un marathon, la base, qui augmentera de 5 à 10 minutes chaque semaine, est fixée à 1h30.

Bref, hier à l'aube, je m'extirpais sur les coups de 6h30 du lit pour aller trottiner le temps d'un film de série Z moyen, soit 1h35.

Et comme nous étions à Lisbonne, dans un quartier perché sur une colline, vous voyez le dessin ; il fallait descendre puis remonter. L'idée était d'aller sur les quais, face au Tage, et de se laisser aller jusqu'au pont du 25 avril qui enjambe la rivière le plus à l'ouest.

Aller-retour, la balade dura un peu plus que le temps dudit film (on va dire que je restais jusqu'au bout du générique de fin) et fut en tous points réussie. Plus le pont se rapprochait, plus la foulée était jouissive. D'autres plaisirs instantanés vinrent s'ajouter à ce début de matinée.

- Déjà, il faisait doux.
- Ensuite, il y avait fort peu de voitures, donc point de dioxyde de carbone à s'enfiler par le nez et la bouche.
- Enfin, je croisais deux fêtes et leurs fêtards, les restes de bière.

En rentrant à la maison, j'allais chercher les petits pains complets en sueur. Mon bonheur l'était aussi, complet.

vendredi 1 août 2014

Plage ou pas plage ?

Hier soir, je me demandais quel allait être mon parcours de course du jour. Tourner comme un gnou en cage dans un camping, certes gigantesque, à 7h30 du matin ? Un peu fou-fou, non ? Je confirme.

Ou bien partir sans repères à gauche ou à droite en sortant du camping, sur la grande nationale gavée, en pleine journée, de voitures.

Décision fut prise dès le lever, ce matin. Je franchirais le portail du campismo (version locale) où nous logeons, à Albufeira (sur la carte du Portugal, c'est au sud-ouest) et je tournerai à gauche, direction le centre-ville… Et, peut-être, la mer.


Le centre, un coin où nous ne sommes jamais allés durant ces trois jours passés à Albufeira. En fait, nous avons évité jusqu'ici le coeur de cette ville annoncée comme dévolue aux teuffeurs, noceurs et festoyeurs en tous genres. Comparable, disent les guides touristiques, à Mykonos, Ibiza ou Benidorm… 

Autant dire, une moderne Gomorhe dont nous avons eu quelques détails en entendant les joyeux chants entonnés en pleine nuit au retour d'une copieuse soirée houblonnée (ou cocktailisée). 

Ne me résolvant pas à faire des ronds sur le gravier du camping, je serais donc défricheur d'espaces. Et partant à l'inconnu, je me mis à suivre les nombreux ronds-points pour déboucher sur un semblant de village. Une petite descente, un escalier qui semble choir vers la mer, oui, je regarde sur ma gauche et la voilà, cette plage espérée. A peine deux kilomètres de parcourus et l'iode frémissante m'est offerte.


La suite est à peine racontable. Courir le long de la mer, même si je ne suis pas pieds nus est un condensé de sensations en tous genres qui mêle les odeurs aux sons de la marée, l'attention permanente à la vague qui monte (va-t-elle m'atteindre ? Oups… je fais un pas de côté). C'est jouissif, lourd aussi, comme mon corps dont je sens le poids s'enfoncer dans le sable à chaque foulée. Le souffle doit s'adapter à ce nouvel élément que je n'ai plus fréquenté depuis fort longtemps.

Et là, une apparition. Un homme d'une soixantaine d'années, qui vient à ma rencontre. Il court, torse nu,  mince, un short, pieds nus, cheveux blancs et barbe du même métal. Magnifique, il passe sans un seul regard.

Moi qui suis toujours attentif (bien que je m'en défende) à la mise des uns et des autres, ne serait-ce que par un léger coup d'oeil, je me retourne et le vois s'éloigner. C'était une chouette course, ce matin.


Photo : pointe de Sagrès, le point le plus au sud-ouest de l'Europe.

lundi 28 juillet 2014

Courir en vacances

S'il est une activité bizarroïde entre toutes, c'est bien la course à pied en vacances.

Et quand je dis "vacances", je sous-entend "vacances à la Yibus family" à savoir itinérance permanente.

Ici à Bruxelles, demain à Clermont-Ferrand, trois jours après à Toulouse et 48h plus tard à Madrid.

Ce mois de balade nous mènera de Belgique au tour du Portugal en passant par la France et le centre de l'Espagne. Une trotte de quelque 7000 km en voiture, à cinq et avec la coquille sur le dos (coffre de toît, tentes et tutti quanti…)

Bref, on bouge tant et plus qu'un quadrupède n'y retrouverait pas ses petits. Alors, un coureur, comment fait-il pour ne pas se retrouver les deux pieds gauches dans la même chaussure ?

Justement, c'est ce qui fait la beauté de la chose par rapport aux entraînements du reste de l'année. La surprise, l'étonnement, les pas sur une terre jamais atteinte. La découverte de nouveaux mondes, seul, pour quelques instants.

Se lever à 7h, à la fraîche, alors que tout le monde dort et partir quasiment pour l'inconnu, le long d'un macadam peu fréquenté (à Caceres), dans un parc à peine esquissé du regard la veille (le Retiro à Madrid), en suivant les foulées d'un ami (dans la banlieue toulousaine) ou en pratiquant une fort joyeuse descente-montée dans les collines auvergnates.

Quel plaisir d'être seul, dès potron-minet, sur terre (ou presque), la tête enfarinée dans les premiers hectomètres, puis chemin faisant et sueur s'écoulant, les sens s'éclairent et on prend conscience de ce monde qui nous entoure (parfois, d'autres fois, on regarde un mètre devant soi, le bitume), on respire, on court, quel que soit le rythme…

Une montre au poignet pour l'heure de retour (et le petit-déjeuner à venir en famille), sans cardio-fréquencemètre.

Les vacances, ce sont de délicieuses surprises, ce qui vaut aussi bien pour les visites d'églises, de monuments, de musées, de coins de nature, de gastronomie, de musiques que pour les entraînements. Les magazines de course à pied parlent de jogging en liberté. Il y a de ça mais pas que… La contrainte du chrono est là, pas celui de la course mais un temps dérobé au déroulé tout de même bien calibré de la journée de vacances, le léger corset d'une activité tout de même encadrée (car partie prenante d'un entraînement de 12 semaines qui mènera à un marathon)… On en reparlera encore dans les prochaines semaines.

En attendant, bilan des derniers jours.


Mardi 15 juillet ; 1h de 9h à 9h aux étangs d'Ixelles.

Vendredi 18 juillet ; 1h de 8h à 9h aux étangs d'Ixelles.

Dimanche 20 juillet : 1h à Cadebaud de 7h30 à 8h30, 5km de descente puis autant en montée.

Mardi 22 juillet : 1h dans la banlieue toulousaine de 6h à 7h, entre bitume du lotissement et chemins des champs.

Vendredi 25 juillet : 1h au parc Retiro à Madrid de 7h30 à 8h30.

Dimanche 27 juillet : 1h à Caceres (Espagne) entre 7h30 et 8h30 sur une nationale peu fréquentée.

Mardi 29 juillet : 1h le long des remparts d'Evora (Portugal) entre 7h30 et 8h30.


Et une mélodie lancinante dans la tête pour accompagner la cadence.


mardi 13 mai 2014

Premier marathon, c'est fait

Voilà, c'est fait, j'ai couru mon premier marathon. Enfin, pas tout à fait le premier, mais je reviendrai plus tard sur ce sujet.
C'était dimanche, entre Lille et Lens, sur une route fermée aux voitures pendant cinq heures. Et puis la vie continue.
En attendant, compte-rendu écrit aux amis coureurs. Plus tard, d'autres sensations viendront.


Hello mon ami,

Je te fais un compte-rendu de cette course très particulière.

Tout d'abord le temps ; 4h28. Bon, je suis bien content car j'ai terminé et puis, un ami m'avait dit qu'en dessous de 4h30, il me considérait comme un marathonien. Car 4h30, c'est le temps qu'a mis Oprah Winfrey pour finir son marathon après avoir maigri de 20kg et s'être dûment entraînée.

Je suis donc marathonien et bien heureux de l'être !

Mais dieu que ce fut difficile.

Départ à 9h45, on était 1500 à courir le marathon en solo et 2500 à faire le marathon en relai.
Dès avant le départ, grand vent sur le pont du départ. Je me mets derrière les meneurs d'allure de 4h15.
On se balade au début en centre-ville, avec petit secteur pavé, je garde bien mon rythme du 1er au 5ème kilomètre, sans m'emballer, avec du 6'15 au km.

Puis on file sur la banlieue. Au 7ème kilomètre, je sens une petite pointe dans le mollet droit, qui m'a bien l'air de venir tout droit de mon 10km de dimanche dernier. Hum, hum, la situation me taraude un peu l'esprit.

On est un petit groupe de 70 environ à suivre les meneurs d'allure, certains coureurs trouvent que le rythme est rapide mais tout le monde se sent bien, blague, on est pas mal protégé du vent qui souffle de 40 à 60 km/h. Je prends mes gels tous les 5km en les faisant passer avec de l'eau sans m'arrêter plus de 10 secondes aux ravitos.

Au passage au semi-marathon, le temps tombe : 2h02'… Et un des deux meneurs d'allure se marre : "on est 3' en avance". 

A la douleur au mollet droit qui s'accentue s'ajoute celle au mollet gauche. Je n'ai jamais couru plus loin que cette distance, tout ce va arriver me semble être du bonus et pourtant je me suis entraîné afin de finir ces 42 fichus kilomètres. Mais bon, il y a eu la folie de courir un 10km dimanche dernier (ceux avec lesquels j'en ai parlé ont éclaté de rire genre "non mais t'es complètement fada").

Les villages se succèdent les uns aux autres sans que je me rappelle leurs noms, rues de maisons en briques basses, identiques, des fanfares le long de la route, bonne ambiance et les gens qui t'encouragent par ton prénom (bonne idée, il est en gros sur le dossard). Des coureurs (et coureuses) nous dépassent, ce sont des relayeurs qui font de 5km chacun à 10km.

Le 24ème kilomètre me semble marquer le début de l'accélération des petits soucis. Je ne sais pas pourquoi mais je n'arrive pas à détacher mes pensées des douleurs aux mollets. Du 24ème au 30ème km, nous sommes sur une chemin goudronné de halage, avec vent d 3/4 qu'on se prend par rafales quasi continues.Sur ce chemin de quatre mètres de large, j'ai l'impression d'être dans une matrice maternelle, on est serré les uns contre les autres, je me dis qu'ils me protègent, que mes jambes ne peuvent pas être en danger puisque j'avance mécaniquement, avec une semblant de concentration sur le souffle.

Le souffle va bien, les jambes tiennent encore, je parviens à suivre les meneurs et nous passons les 30km en guère plus de 3h.

Ah les 30km… Sitôt la bannière franchie, c'est le début de la fin. Le "mur", le fameux mur me cogne sans prévenir. Pourtant j'avais pris des gels, pourtant j'avais bu tous les 2,5km mais là, les mollets se raidissent soudain tout comme les quadriceps. Dur, dur. A partir de là, je laisse partir le groupe de 4h30 (qui s'est réduit à une vingtaine d'éléments) et les drapeaux des meneurs s'éloignent inexorablement.

Le but sera de prendre mon dernier gel au 35ème kilomètre, c'est l'image mentale que je m'impose. Ne pas s'arrêter avant le 35ème, chaque kilomètre est gagné sur l'adversité, cette vache de vent qui redouble (la météo annoncera ce soir que les rafales étaient de 60km/h), ces jambes qui durcissent sans que je puisse rien y faire. 

Peu après le 35ème kilomètre, nous sommes en pleine campagne et le vent redouble d'intensité. Au vu de ma vitesse, je suis un peu projeté sur le côté de la route. La respiration est difficile face au vent et les idées noires s'accumulent. Maintenant, il faut finir et au coin d'un virage, sur une douleur intense et simultanée des mollets et quadriceps droit et gauche, un flash de douleur, je suis paralysé… et je m'arrête, pour reprendre, cinq secondes plus tard par de la marche. Il reste un peu plus de 7 kilomètres, un sacré bout de chemin. 

J'essaie de marcher en tirant les bras le plus possible d'arrière en avant et en déroulant bien le pied au sol. Evidemment, les spectateurs applaudissent les coureurs… beaucoup moins les marcheurs. Pourtant, l'effort est tout aussi réel. Avec la déception, la frustration, le sentiment le plus fort est l'envie d'en finir. Alors qu'avant je pensais à madame et aux enfants, à la bonne bouffe de ce soir, là, je n'ai plus qu'un seul désir, en terminer, arrêter de marcher, m'asseoir, ne plus avoir mal aux jambes. 

Une fois, au bout de 500 mètres de marche, j'essaie de courir… A peine 50 mètres, et mon corps se transforme à nouveau en bois durci. Obligation de s'arrêter. Sans oublier le vent qui continue à faire des siennes, le marathon se termine gentiment par une sacrée montée de 2km. Après la flamme rouge du dernier kilomètre (une éternité), j'en termine en clopinant. Ouf, c'est terminé.

Deix bêtises à corriger pour un éventuel futur marathon :- Grave erreur de courir un 10km en compétition une semaine avant le marathon. Même si je me suis bien reposé cette semaine, l'effort conséquent s'est fait sentir dès le 7ème kilomètre et le bénéfice moral d'une jolie course intermédiaire a vite fondu dès les premières douleurs pour entraîner une succession de questions et doutes qui sont allés s'amplifiant.- Grave erreur (bis) de faire le premier semi-marathon beaucoup trop rapide. 

Et puis, le vent… Bon, j'en ai déjà parlé, il est pareil pour tous mais c'est un sacré poison contre lequel il fallait lutter tout au long de la course.

Je t'embrasse.

vendredi 31 janvier 2014

A poil

Non, je ne ferai pas étalage aujourd'hui de mon anatomie la plus intime.

Je soulignerai simplement que les fabricants de rasoirs, Procter & Gamble en tête, en ont ras la touffe (si je puis dire) que les hommes se laissent pousser la barbe.

Car dit grève du rasoir signifie baisse des ventes et des bénéfices en berne. Et là, on peut dire que les hipsters, P & G ne leur dit pas merci.

Sans prendre un exemple personnel, j'ai noté cette tendance au sein de ma propre famille. Si j'arbore depuis près d'une vingtaine d'années une barbe de fort bon goût, mes deux beaux-frères ne la portent que depuis cinq ans environ. Une bagatelle, peut-être, mais à eux deux, ils ont dû couler une sous-division de quartier de la multinationale qui rase de près.

Sans vouloir me vanter, j'avais discerné cette tendance dès 2008, de l'autre côté de l'Atlantique.

Dans ce tunnel sombre comme dans la barbe du père Chabal (notre père à tous), les managers américains observent tout de même un pâle rayon de lumière : les hommes ont de plus en plus tendance à s'épiler le reste du corps. A poil, il y aura donc moins de poils.


En attendant, révérons la longue et malléable barbe d'Elmar Wiesser, un illustre Allemand, champion du monde toutes catégories ès poils.

mardi 28 janvier 2014

La mémoire dans la course

C'est mon problème. Quand je cours, même si je parle, je ne me souviens plus de grand chose quelques minutes après l'entraînement.

Prenons la semaine dernière. Le copain coureur auquel je demandais quelques infos pour un article m'avait fourni quatre noms durant l'effort.

Sitôt arrêté, j'avais retenu quelques syllabes, rien de plus. Je lui ai suggéré de me les envoyer, ces noms, par mail. A la place de la tête, j'ai une pièce emplie de courants d'air.

Je m'étais concentré sur la conversation (pour ne pas être trop idiot), sur mon souffle (parce que le bougre, il accélère) mais pas sur la mémorisation.

Bon joueur, le copain m'explique après coup que c'est un phénomène tout à fait classique dû à la circulation du sang, au fait de courir... à...

... à je ne sais plus quoi. En fait, je n'ai pas retenu ce qu'il m'a dit.

Et pourtant, on ne courait plus. On marchait.


PS : depuis trois semaines, quatre séances d'entraînement par semaine.
Le lundi, 1h tranquille.
Le mercredi, 1h tranquille.
Le vendredi, 1h tranquille.
Le dimanche, 1h30 tranquille.

Début de la préparation physique générale pour le marathon la semaine prochaine. Ca va dépoter.

lundi 27 janvier 2014

altijd geluk hebben

C'est sûr qu'avec ce titre, mon taux de ranking dans Google ne remontera pas.

On va dire que c'est la traduction littérale de "get lucky" en néerlandais... Une des quatre langues parlées en Belgique avec le français, l'allemand et l'anglais (bon, d'accord, surtout à Bruxelles).

Et quand c'est chanté comme ça, c'est plutôt drôle.

En présence du grand Benoît Poolvevorde qui a l'air de bien s'amuser... De l'accent, de la mise en scène, du ukulélé ?

Et bien sûr, en l'honneur des casqués Daft Punk qui ont remporté, la nuit dernière, un tas de statuettes décernées par les Américains aux chanteurs qui ont du succès.

Est-ce que la brillante Fédora, que nous eûmes le plaisir de rencontrer samedi soir (en compagnie de son charmant Barbare) goûtera ces notes électroniques ?








vendredi 10 janvier 2014

Entre Bruxelles et Paris

Madame est allée hier faire un tour à Paris pour la journée.

En prenant l'air, elle a remarqué quelques menues différences entre les capitales française et européenne.

- A Paris, les boutiques pour e-cigarette pullulent. En Belgique, on en compte deux en tout et pour tout.

- Les chantiers bruxellois font partie des "beautés" de la ville. Tel matin, pof, on se retrouve dans un méga-embouteillage dans une avenue très calme d'ordinaire. Eh oui, on a coupé deux voies pour cause de trottoir creusé.

- Dans les trois cafés où elle s'est arrêtée boire un thé, elle a entendu... Stromaé. Trois fois. Sur des radios différentes. Rien de tel à Bruxelles où le jeune homme passe à heures régulières comme toute vedette normale.

Après les humoristes qui envahissent les radios hexagonales, voici le bulldozer Stromaé.

vendredi 3 janvier 2014

Bilan des courses

Et voici-voilà la nouvelle année, apparue sans coup férir, que je vous souhaite excellente, remplie de désirs, d'émotions, de surprises, de rencontres et de sérénité.

Comme de coutume, le départ d'une nouvelle année est l'occasion d'un léger bilan de l'année écoulée. Un bilan en forme de liste des fiertés et des envies.

Eh bien, je suis fier :
- d'avoir commencé au printemps dernier une méthode alimentaire qui m'a permis de fondre de 18 kilos.
- d'avoir repris la course à pied trois fois par semaine et participé au semi-marathon de Bruxelles.
- d'avoir mis la pédale douce (quelque peu) sur mes exigences envers moi et mes proches.

Pour ce qui est des envies, des réalisations à venir, des projets à faire éclore en 2014 :
- M'entraîner pour participer à un marathon en mai prochain.
- Développer mon activité professionnelle centrée sur les récits de vie.
- Me lever chaque matin avec le désir d'apprendre t de découvrir de nouvelles choses dans la journée.

Comme la traduction de ces mots, j'ai couru mardi dernier, 31 décembre, à un rythme tranquille, pendant 50 minutes. Et j'ai remis le couvert ce matin, durant une heure. Un moment où trotter m'a permis d'évacuer (un petit peu) les excès de la veille et de prendre de l'énergie sur le chemin.

Le long des étangs, je me suis fait l'effet d'un Mario attrapant les pièces d'or-remplies de bonne humeur en sautillant. (Allez savoir pourquoi, le benjamin a reçu une Nintendo 3DS à Noël).