lundi 7 octobre 2013

Un semi à semer

Avant qu'on l'ait oublié d'ici une ligne et demi, je tiens à féliciter Kiptoo Bungei, le vainqueur du marathon de Bruxelles, qui avait lieu hier matin.

Certes, le temps est des plus modestes, si on le compare au record du monde aplati la semaine dernière à Berlin. Dans la galaxie des extra-terrestres de la course à pied, Bungei, avec son 2h15, se situe à des années-lumières des 2h03 de Wilson Kipsang.

A sa décharge, on ajoutera que Berlin est le lieu idéal pour effacer les records tandis que Bruxelles a un profil beaucoup plus vallonné... Et des pavés... Et une arrivée sur la grand'place par des mini-ruelles.

Mais je n'en dirai pas plus sur le marathon car je n'ai fait que la moitié. Et cette moitié fut cependant une pleine réussite. Le parcours était exigeant, avec ses tunnels et ses raidillons, une côte longue comme un jour sans féculents au 15ème kilomètre. Pour le reste, du beau temps, du monde (9000 participants au semi et 2500 au marathon) et des sourires. (Et les bouffées adorées du camphre sur la ligne de départ à l'heure où les cloches sonnaient au loin).

Une grande joie, aussi, celle de courir les cinq derniers kilomètres avec les marathoniens finissant autour de trois heures. J'ai ainsi (en dévalant comme un malade) accroché la foulée d'un d'entre eux, qui filait, tel Hermès aux chaussures ailées, vers la banderole libératrice. (Je n'ai plus 25 ans, pas le même rythme mais la sensation du vent dans les bras qui tirent alors que les jambes filent leur propre vie, demeure ébouriffante).

Et le chrono dans tout ça, me direz-vous ? Eh bien, un petit 2h06 des familles qui me satisfait amplement, me récompense des efforts entrepris depuis six mois. Car mincir (-16kg à la pesée) avait pour objectif de courir sans peine.

Et de douleur, crampe ou point de côté, il n'y eut point hier mais plutôt foison de souffles tenus (important, de forcer sur l'expiration), le nez sur le cardiofréquencemètre pour ne pas se mettre dans le rouge, les yeux sur les coureurs (et euses) devant, mini-objectifs à atteindre.

Le plaisir profond, surtout, de se sentir habiter son corps, de l'avoir entraîné pendant des mois à faire ce type d'effort. Et de pouvoir le réaliser le jour J, en respectant les consignes de prudence lors de portions déjà explorées voici des jours.

Ce semi-marathon a semé de jolies graines pour l'avenir dont une m'importe. La joie d'avoir su profiter des minutes sur le bitume, de l'instant présent, celui qui est, grâce ou en dépit des jours passés. Un proverbe japonais dit : "un jour, une vie". Pas mal comme description de cette matinée bruxelloise.

2 commentaires:

  1. Coureuse amateur, merci de partager ces émotions de coureur qui ne sont on ne peut plus juste. Bonne récupération et au plaisir de vous lire!

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  2. @untouràdeux : je t' (vous) en prie... Merci d'être passée sur le blog et bonnes courses de l'autre côté de la terre (j'adore dire ça, c'est si étrange).

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